MARCHE AUX EPICES

Publié le par Thierry PALOMBA

29 novembre.

Derniers achats pour Lionel et moi.

Nous prenons le Jeepney de 8H00 sac à dos en bandoulière. 20 pesos le transfert (moins de quarante centimes d’euros) pour dix à quinze minutes à être ballotés sur le ruban de béton qui serpente au-delà du front de mer vers le versant opposé de la presqu’île.

On descend au terminus et nous arpentons les premières boutiques.

On découvre de nouvelles choses à chacune de nos visites, beaucoup d’articles nous échappent finalement. C’est vrai qu’une fois le pied posé à terre, nous sommes harcelés par les marchands ambulants parés de souvenirs aux couleurs vives. Ils vous emboîtent systématiquement le pas et vous harcèlent de mille boniments.

Connaître le pays d’où l’on vient et baragouiner quelques phrases « bateau » : - Comment ça va - Mé’ci beaucoup…

Evidemment, vous traversez l’espace sans voir l’environnement direct, happés par la concentration pour échapper à vos poursuivants qui vous tendent jusque devant votre nez, toujours les mêmes articles…

Vous les rencontrez dix fois dans la journée, vous avez droit à l’intégralité du cérémonial. Mais après dix minutes passées dans la première partie du marché, je ne vois plus Lionel. Je pense qu’il a du entrer dans une boutique pour un quelconque achat, mais j’ignore laquelle.

Je finis par m’assoir sur les marches du Palawan Pawnshop et je prends mon mal en patiente. J’en profite également pour tirer quelques clichés des étalages colorés. Lionel ne réapparait pas. Je scrute l’horizon, je franchis le perron de quelques magasins, mais je ne le trouve pas. Après tout, il est peut-être sorti de la petite rue pour un autre quartier. Un dernier tour d’horizon et je quitte les lieux.

Je prends tranquillement la Direction du port. Pas vraiment pour tenter le retrouver, plutôt parce que j’ai tout simplement envie d’y traîner mes tongs. Je déambule entre les étalages, la main levée pour signifier que je ne fais que regarder et que je n’ai pas l’intention d’acheter un quelconque article.

C’est le Terminus des grosses banca’s pour Batangas. Je sors mon appareil et mitraille une énième fois les embarcations bigarrées posées sur l’onde maculée de déchets plastiques. Je file ensuite au parc de l’église du Christ. C’est samedi, et il y a foule : Marchands de glaces (servis dans un pain style hamburger) ; Hot dog géants, petites brochettes d’abats…

Quelques chapelles sur un espace de verdure et une foule de croyants agglutinés devants les quelques entrées de l’église. Une queue démesurée de fidèles avance lentement devant l’autel pour communier.

Certains sont habillés simplement, mais aux premiers rangs, les plus riches sans doute, ont mis leurs plus beaux habits : J’ai un peu l’impression que les gens vont au spectacle. Toutes les générations sont présentes, des enfants et adolescents aux vieilles mamies édentés, chapelet à la main.

Pas de tristesse sur les visages : C’est vraiment une fête…

Je sors du parc pour me rendre à la Jeepney Bus Station : pas de Lionel.

Tant pis, je rentre ; on prendra les épices directement à côté du marché aux poissons de Sabang…

Demain : dernier volet …

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